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Déconfinement : à moins de 100 km de l’Alsace, des idées de sortie exotiques pour vous aérer l’esprit après le 11 mai.


L’Allemagne d’un côté, les Vosges et ses routes tortueuses de l’autre, et au milieu tout ça, l’Alsace et ses habitants confrontés à une équation des plus complexe : comment se dégourdir les jambes à partir du 11 mai en respectant la limite des 100 km à vol d’oiseau ?

Après un confinement qui aura duré près de huit semaines, vous n’avez plus que quelques jours pour plancher. Dans la région, les incontournables ne manquent pas, même s’il faudra admirer la cathédrale de Strasbourg d’en bas et que l’enceinte du Haut-Koenigsbourg restera fermée au public. 
 

Pour ceux toutefois qui veulent pousser l’aventure plus loin et qui rêvent à de plus lointaines escapades, jusqu’où pourront-ils aller? Et surtout, pour y trouver quoi? Qu’y a-t-il d’insolite, de somptueux et de bucolique, voire d’exotique, à découvrir à moins de 100 kilomètres chez nos voisins lorrains et franc-comtois?

Cartes à portée de main et à l’aide d’un site internet qui calcule la distance à vol d’oiseau, nous nous sommes penchés sur ces questions, avons flirtré avec la limite fixée par le gouvernement, un demi-cercle en somme (le territoire allemand étant toujours inaccessible), et nous nous sommes mis en quête d’endroits qui sortent des sentiers battus.

Strasbourg et Mulhouse comme points de départ

Aussi, puisque l’on compte 198 kilomètres entre Wissembourg et Saint-Louis, nous avons choisi comme points de référence les deux plus grandes villes de la région, à savoir Strasbourg et Mulhouse. Des communes qui présentent, en outre, l’avantage de jouir d’une position relativement centrale dans leurs départements respectifs.

Chaque Alsacien pourra donc trouver son bonheur et libre évidemment aux Wissembourgeois et aux Ludoviciens d’explorer un peu plus en profondeur encore la richesse et la diversité de la nature lorraine ou franc-comtoise. 

Au départ de Strasbourg

1. Le lac de Pierre-Percée (Meurthe-et-Moselle)

Description
Puisqu’il ne sera sans doute pas possible de prendre l’avion cet été pour voyager à l’autre bout du monde, pourquoi ne pas tenter sa chance du côté du « Canada lorrain »? Ce surnom désigne le lac de Pierre-Percée et son cadre, sur la frontière entre la Meurthe-et-Moselle et les Vosges. 

Ce lac artificiel, plus grande retenue d’eau de Lorraine, prend la forme atypique d’une feuille d’érable. Seul le barrage qui le borde rappelle qu’il a été façonné par l’homme. Pour le reste, il s’agit d’un décor sauvage constitué de sapins, de pins et de quelques feuillus. Du 100% vosgien, à quelque 380 mètres d’altitude. 

Comment y aller ?
Le plus rapide au départ de Strasbourg est de s’engouffrer dans la vallée de Schirmeck et de franchir le col du Donon. Direction ensuite Raon-sur-Plaine, avant la commune de Pierre-Percée. Cela vous fera 77 kilomètres en tout. Accessible également depuis Mulhouse (85 kilomètres à vol d’oiseau).

Le petit +
« Le beau territoire du Lunévillois, si proche de l’Alsace, réserve bien de surprises et possède un patrimoine naturel extrêmement diversifié. Les randonnées proposées autour du lac de Pierre-Percée sont accessibles à toute la famille », fait remarquer Sébastien Bonhomme, de la Maison du tourisme de pays lunévillois.
 

Le lac de Pierre-Percée et sa forme si particulière. / © Maison du tourisme du pays lunévillois.
Le lac de Pierre-Percée et sa forme si particulière. / © Maison du tourisme du pays lunévillois.

2. Domaine de Lindre (Moselle)

Description
Moins connu que les lacs de Pierre-Percée, mais toujours côté lorrain, le domaine de Lindre, avec ses 1.000 hectares d’eau, de roseaux, de prairies et de forêts, prend ses quartiers plus au nord, entre Sarrebourg et Château-Salins, et vaut également le détour.

Il abrite près de 250 espèces d’oiseaux, mais aussi de nombreux batraciens, et même quelques reptiles. L’étang, dont l’histoire remonte au Moyen-Age, est reconnu quant à lui comme une zone Natura 2000.

Comment y aller?
107 kilomètres par la route mais, ouf, seulement 77 à vol d’oiseau depuis Strasbourg. Suivez la direction de Saverne, puis de Sarrebourg, avant de rejoindre Dieuze, en Moselle. 

Le petit +
« Avec une telle richesse de la biodiversité et une nature qui s’est régénérée pendant cette période de confinement, les observatoires installés tout au long des sentiers de randonnée offrent un vrai plus aux promeneurs », selon Christine Richard, directrice de l’Office du tourisme du pays Saulnois.
 

Le domaine de l'Indre et son étang abritent une faune et une flore très riches. / © Office du tourisme du pays de Saulnois.
Le domaine de l’Indre et son étang abritent une faune et une flore très riches. / © Office du tourisme du pays de Saulnois.

3. Le sentier des hauts de Saint-Jean (Moselle)

Description
C’est une balade que seuls les initiés connaissent, raison de plus pour découvrir ses secrets. Le sentier des hauts de Saint-Jean est long de près de sept kilomètres et file au coeur du parc naturel régional de Lorraine. Durant la promenade, on domine la vallée de la Seille (un sous-affluent du Rhin) et la ligne bleue des Vosges apparaît à l’horizon à plusieurs reprises. 

La randonnée est aussi jonchée de panneaux explicatifs, car les lieux sont chargés d’histoire: Moyenvic, la commune où débute le parcours, est une ancienne place fortifiée rendue célèbre pour ses salines, du nom de ces entreprises où l’on produisait du sel. De quoi mettre l’eau à la bouche.

Comment s’y rendre?
Moyenvic se trouve à une trentaine de kilomètres à l’est de Nancy. Le plus simple en partant de Strasbourg est donc d’emprunter l’A4 jusqu’à Saverne, puis la N4 jusqu’à Sarrebourg, avant de bifurquer vers Moyenvic. Vous en aurez pour 103 kilomètres de trajet (90 à vol d’oiseau). 

Le petit +
« Entre la beauté des paysages et les terres chargées d’histoire, le sentier des haut de Saint-Jean et son circuit pédestre de 6,8 kilomètres, accessible à tous, laissent au randonneur des souvenirs inoubliables et lui donnent envie de revenir », peut-on lire sur le site de l’Office du tourisme du pays Saulnois.
 

Le sentier des hauts de Saint-Jean surplombe la vallée lorraine de la Seille. / © Office du tourisme du pays de Saulnois.
Le sentier des hauts de Saint-Jean surplombe la vallée lorraine de la Seille. / © Office du tourisme du pays de Saulnois.

Au départ de Mulhouse

1. Le plateau des Mille étangs (Haute-Saône)

Description
Incontournable ! La région des Mille étangs, qui en compte en réalité 850, s’étend sur près de 220 kilomètres. Bonne nouvelle : il y a de la place pour respecter les distances entre personnes. Etangs, cours d’eau, landes, prés et forêts oeuvrent de concert pour offrir l’un des panels de paysages parmi les plus riches de la Haute-Saône. De quoi rassasier tous les confinés en manque de verdure et de panoramas.

Le site est né à partir des cuvettes qui se sont formées consécutivement à la fonte des glaces il y a 12.000 ans. C’est aussi un réservoir exceptionnel pour la biodiversité, propice à la randonnée sur des sentiers de forêt notamment. La patrimoine bâti est aussi remarquable et recèle de moulins, et de chapelles.

Comment y aller ?
Cap vers l’ouest. Comptez environ 70 kilomètres par la route depuis Mulhouse, en passant par le col de Bussang, jusqu’à Mélisey, siège de la communauté de communes des Mille étangs.

Le petit +
« Ce paysage post-glaciaire a valu à cette région d’être surnommée « Petite Finlande », en raison de sa similitude avec les décors des milieux scandinaves. C’est également un lieu riche d’un écosystème qui abrite des espèces protégées et parfois menacées », nous renseigne l’Office du tourisme des Milles étangs.
 

La zone dite des Milles étangs s'étend sur 220 kilomètres carrés en Haute-Saône. / © Jean-François Fernandez/ Maxppp.
La zone dite des Milles étangs s’étend sur 220 kilomètres carrés en Haute-Saône. / © Jean-François Fernandez/ Maxppp.

2. Le camp celtique de la Bure (Vosges)

Description 
Perché sur les hauteurs de Saint-Dié, le camp celtique de la Bure est peu connu en Alsace. C’est pourtant, à deux pas de chez nous, l’un des hauts lieux archéologiques en Lorraine. Le site, dont les premières traces de peuplement remontent au deuxième siècle avant notre ère, est classé au titre des monuments historiques depuis 1982, mais demeure encore aujourd’hui en libre accès. 

On accède au plateau, qui culmine à 580 mètres, après 1h30 de marche depuis Saint-Dié. L’occasion de remettre la machine en route avant de profiter d’un panorama remarquable sur le massif des Vosges notamment. Une table d’orientation peut aider les randonneurs curieux à identifier les sommets environnants. 
 
Comment y aller ?
En voiture, comptez 105 kilomètres (66 à vol d’oiseau) de Mulhouse à Saint-Dié, en optant pour l’itinéraire le plus rapide : de l’autoroute jusqu’à Sélestat, direction ensuite le tunnel Maurice-Lemaire. Déplacement autorisé également en partant de Strasbourg (67 kilomètres à vol d’oiseau).

Le petit +
« C’est un site magique. On peut y apprécier la vue à 360 degrés mais aussi les vestiges historiques et les premières traces du commerce pratiqué par les Celtes », résume Marylène Cendre, directrice de l’Office de tourisme intercommunal de Saint-Dié-des-Vosges.
 

Le camp celtique de la Bure culmine à 580 mètres sur les hauteurs de Saint-Dié-des-Vosges. / © Office de tourisme de Saint-Dié
Le camp celtique de la Bure culmine à 580 mètres sur les hauteurs de Saint-Dié-des-Vosges. / © Office de tourisme de Saint-Dié

3. Le circuit des Grands Bois (Vosges)

Description 
Si vous êtes à la recherche d’une balade au calme, ce circuit est fait pour vous. Et n’ayez crainte, qui dit confidentiel ne dit pas qu’il n’y a rien à voir, bien au contraire. Le sentier de 13 kilomètres est balisé par le Club vosgien, serpente sur les hauteurs d’Epinal. On passe successivement devant des blocs rocheux, des arbres Douglas de plus de 40 mètres (parmi les plus hautes espèces existant en France) et des forêts de résineux ou de feuillus. Dépaysement garanti.

Comment y aller ?
Mulhouse-Epinal, c’est 111 kilomètres (81 à vol d’oiseau) et un peu plus d’1h35 de route si vous passez par le col de Bussang puis par Remiremont.

Le petit +
« On ne croise pas trop de monde et on a le sentiment de changer de monde tant les paysages varient. On passe à la queuleuleu entre les rochers avant de lever la tête pour contempler la majestée des arbres Douglas », décrit Christine Tavernier, directrice de l’Office de tourisme d’Epinal et de sa région et grande amatrice de ce circuit.
 

Le sentier recense notamment un rocher dit de la grenouille. / © Albane Lessard.
Le sentier recense notamment un rocher dit de la grenouille. / © Albane Lessard.

Pour les plus casaniers, sachez enfin que si les balades en pleine nature seront réautorisées à partir du lundi 11 mai, les parcs et les jardins publics seront toujours interdits d’accès en Alsace.

Plus de 100 kilomètres autorisés dans un même département

Le gouvernement l’a confirmé ce jeudi 7 mai à l’occasion de la présentation de son plan de déconfinement, le Haut-Rhin et le Bas-Rhin étant toujours classés rouge, de même que l’ensemble des territoires du Grand Est.

Il est toutefois possible de braver la limite des 100 kilomètres à condition de rester dans son département de résidence. En Alsace, cela est sans effet ou presque : il y a 93 kilomètres à vol d’oiseau entre Sélestat et Wissembourg, et 78 entre Saint-Louis et Sainte-Marie-aux-Mines. Allez, on range la calculette, et on prépare son sac de randonnée.



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